Opérations militaires face aux menaces asymétriques au Kivu: un coup de pied dans la fourmilière?

Par Adolphe Agenonga Chober

RÉSUMÉ:
Le territoire de Beni est en proie à des carnages récurrents de populations civiles perpétrés par une nébuleuse, supposée être les Forces Démocratiques Alliées (ADF)-Armée Nationale de Libération de l’Ouganda (NALU), deux groupes extrémistes d’origine ougandaise. Pourtant, cette région est dotée d’un dispositif sécuritaire impressionnant qui, en revanche, ne parvient pas à contenir cette menace. Ceci a entraîné l’installation d’un climat de psychose et de terreur dans la région. Cette note analyse le paradoxe de la dispersion, en lieu et place de la neutralisation de ces groupes d’obédience « terroriste » à l’issue des opérations militaires successives lancées par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et de l’Ouganda (UPDF) appuyées par la force onusienne au Congo (MONUSCO) dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu. A ce titre, notre préoccupation s’attèle à restituer ces menaces dans leur contexte géopolitique régional en vue d’examiner les raisons qui expliqueraient que cette nébuleuse défie le dispositif sécuritaire imposant déployé dans cette région en continuant à perpétrer, à coup de machette, le massacre des populations civiles dont les forces militaires en présence sont pourtant censées assurer la protection. Cette piste de réflexion nous permettra de proposer quelques suggestions pour contenir ladite nébuleuse.

PROBLÉMATIQUE:
Cette note d’analyse tente de répondre aux questions suivantes :
– Pourquoi les mesures sécuritaires mises en place en RDC, notamment dans le territoire de Beni pour contenir ces menaces asymétriques restent-elles entachées de failles manifestes ?
– Comment améliorer ces stratégies afin de parvenir à riposter efficacement à ces menaces ?

CONTEXTE DE LA NOTE:
Cette note intervient dans un contexte où la RDC est frappée, de plein fouet, par des attaques d’une rare envergure. Depuis octobre 2014, les populations du territoire de Beni sont la cible des attaques à la machette imputées aux ADF/NALU, deux factions rebelles ougandaises qui entretiendraient des liens avec les filières djihadistes de la Corne d’Afrique et du Moyen-Orient.
Nonobstant les mécanismes sécuritaires mis sur pied en vue de contenir ces menaces, ces combattants continuent de s’infiltrer à travers les mailles du filet, pour égorger les populations civiles. Cette faille manifeste dont les opérations militaires censées contenir ces groupes armés sont entachées, a entraîné un climat de terreur qui, de plus en plus, compromet les efforts de la paix fragiles dans la région.

IDÉES MAJEURES:
– Le territoire de Beni en RDC est l’objet des attaques récurrentes dirigées contre les populations civiles par des combattants appartenant aux ADF-NALU ;
– La persistance de ces menaces, en dépit d’une succession des opérations militaires et d’un dispositif sécuritaire imposant dans la région, dénote de graves lacunes ;
– Par conséquent, il s’impose une nouvelle approche sécuritaire susceptible en vue d’une riposte efficace.

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