Procès Hissène Habré – Emile Kamou Ndiaye, observateur

Emile Ndiaye est étudiant en 4ème année en droit international à l’Université Cheikh Anta Diop. Il participe au monitoring du procès Hissein Habré en tant qu’observateur.

Dans cette entrevue, Emile Ndiaye présente Hissein Habré et rappelle les allégations contre lui. Il analyse la stratégie de défense de l’accusé ainsi que la question de la légitimité des Chambres africaines extraordinaires (CAE). Il rappelle l’importance des responsabilités individuelle et collective dans la prévention des crimes contre l’humanité. Il analyse le procès à la lumière de ses acquis théoriques et académiques et fait part de ses impressions générales sur le déroulement du procès.

Voici quelques verbatims de Emile Kamou Ndaye, extraits de cette entrevue:

«A propos de la légitimité des CAE, les avocats de la défense l’ont toujours contestée. L’accusé lui-même l’a fait savoir en disant que ce sont des chambres qui ont été mises en place par les occidentaux. Mais moi je dirais qu’à ce stade de l’observation, je ne doute pas de la légitimité et même de la légalité des CAE.»

« Le procès renvoie à notre responsabilité collective par rapport aux crimes pour lesquels Habré est poursuivi surtout pour nous africains. Il y a des crimes de guerre, crimes de torture et crimes contre l’humanité. Ces crimes étant commis un peu partout en Afrique, ils doivent éveiller en chaque africain sa responsabilité et on ne devrait pas permettre que ces crimes se reproduisent. Donc, il y a une responsabilité de chacun d’entre nous, notamment ces personnes qui ont connaissance de ces crimes, qui les laissent se perpétrer et ne les dénoncent pas. »

« De manière globale en Afrique, on se méfie tout le temps des juridictions, on a tout le temps peur des juridictions. Lorsqu’il y a ces crimes, les victimes se disent qu’il n’y aura jamais procès. La plupart du temps, on n’a pas confiance en ces juridictions. Alors je me dis que si ce procès réussissait, c’est-à-dire que justice soit faite pour les victimes et que le procès soit équitable, les africains reprendront alors confiance en leur juridiction et de ce fait, la réconciliation entre juridictions et africains peut avoir lieu. »

 

Ndiaye-Observateur