Nouroudine Abdallah est directeur du Centre National de Recherche et de Documentation Scientifique.
Philosophe de formation, Dr. Nouroudine Abdallah, revient dans cet entretien sur quelques idées clefs au cœur de ses recherches. Après avoir étudié le transfert des technologie dans le secteur de la pêche, il réfléchit désormais aux questions de transfert de connaissance et comment les sociétés s’approprient des idée venues d’ailleurs.
Ci-dessous quelques verbatims.
Sur l’importance du travail dans le développement:
Quand on veut s’engager dans une dynamique de développement, on ne peut pas ne pas s’occuper du travail. Le travail est le moteur du développement parce que, c’est à partir des activités du travail qu’on doit trouver une forme de développement adaptée à nos réalités locales. C’est à partir des ressources mobilisées dans le travail (les techniques, les savoirs, les valeurs) que l’on va pouvoir faire en sorte que le développement que l’on met en place soit un style de développement qui nous ressemble.
Or la plupart du temps, le travail qui intéresse les décideurs, les partenaires techniques et financiers ainsi que les politiques ce n’est que le travail en tant qu’emploi, ce qui n’est que l’un des aspects du travail. Ils ne s’intéressent pas au travail non marchand et très peu au travail informel.
Les défis du système éducatif aux Comores
– Il y a un défi en terme de qualité de l’éducation. La qualité du système éducatif comorien a beaucoup régressé à ce niveau. Et si le niveau de l’enseignement et de l’apprentissage au niveau du primaire est mauvais, c’est tout le reste qui est hypothéqué
– Il y a un défi au niveau de la diversification de l’offre de formation dans le secondaire. Actuellement un enfant qui arrive dans le secondaire n’a qu’une possibilité, s’orienter vers l’enseignement général. S’il n’en a ni les capacités, ni le tempérament, c’est tant pis pour lui. Il doit se débrouiller ou rester sur la touche.
– Il y a un défi au niveau de la professionnalisation des formations dans l’enseignement supérieur. Il faut assurer des formations qui préparent des diplômés qui sont aptes à s’intégrer dans le marché du travail.
Sur l’impact de la colonisation dans les esprits et le présent comorien
Nous devons faire le deuil de l’esclavage et de la colonisation. A condition que le contexte s’y prête. Aujourd’hui, on ne peut pas encore, parce que la décolonisation n’est pas encore achevée. Mais réfléchissons, débattons sur notre propre histoire de manière à ce que l’on puisse sereinement savoir ce qu’on peut réellement pour l’avenir.