Art, politique et Martinique – Jean-François Boclé

Jean-François Boclé est un artiste plasticien martiniquais. Il vit et travaille à Paris.

Né à Fort-de-France en Martinique, Jean-François Boclé a quitté son pays à l’adolescence pour l’exil. La notion de créolisation qui définit l’essence géographique et intellectuelle des Antilles est au cœur de cette exploration artistique de l’histoire. Les implications transnationales, interraciales et interculturelles du colonialisme forment les bases de la pratique multidisciplinaire de Boclé. La toxicité, lorsqu’elle se rapporte explicitement aux périls écologiques qui affectent la planète, mais également le racisme ambiant de l’Europe coloniale, constitue la scène où se manifestent les références connexes de l’artiste. Les souvenirs d’enfance, contaminés par un sentiment de déplacement, vont s’enraciner dans un grand récit de l’hybridation et de l’identité post-coloniale

Dans cet entretien accordé à Thinking Africa, il revient sur son travail d’artiste et sur la question de l’indépendance de la Martinique, une histoire de lutte mais qui, toutefois reste une utopie…

Quelques verbatims extraits de l’entretien.

Sur les artistes

Les artistes sont des passerelles, entre ceux qui n’ont vraiment rien, et ceux qui possèdent tout. Nous sommes des instances de circulation pour ne pas qu’il y ait trop de clivages et de non écoute.

Sur l’indépendance de la Martinique

Je sais que la Martinique va prendre son indépendance. Parce qu’un peuple, un territoire, ne peut pas être à l’envers de son histoire. La Martinique ce n’est pas le territoire de l’Algérie, ce n’est pas la même histoire non plus, mais l’envie et la nécessité sont les mêmes. L’art est un lieu de pouvoir.

Boclé