L’Union Africaine doit privilégier la prévention des conflits armés

Par Hassatou Baldé | Docteur en Droit international. Consultante.

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Introduction:
Depuis une dizaine d’années, l’Union africaine s’attelle à la construction d’une architecture de paix
continentale. Ce chantier s’appuie sur le Conseil de paix et de sécurité, la Commission, le Conseil des sages, le système d’alerte rapide et la Force africaine en attente (FAA). Cette charpente s’articule avec cinq piliers correspondant aux cinq sous régions du Continent : l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique centrale, l’Afrique de l’Est (Corne) et l’Afrique australe. Chaque région est pilotée par une ou plusieurs organisations et dispose d’organes correspondant à l’architecture centrale notamment d’un système d’alerte rapide et d’une brigade régionale.

Si le Conseil de paix et de sécurité, la Commission, le Conseil des Sages et le Système d’alerte rapide sont déjà opérationnels depuis 2003, la FAA focalise l’attention sans être opérationnelle. L’atermoiement de l’intervention africaine au Mali en est révélateur. Bien que la décision ait été prise dès la fin mars 2012, ce n’est qu’après l’intervention française en l’opération Serval de janvier 2013, que les organisations africaines vont, tant bien que mal, mobiliser 6 000 hommes avec l’assistance logistique et financière internationales.

A peine un mois plus tard, décision est prise de les relayer par une force onusienne, ce qui sera fait moins de six mois plus tard. Ce scénario n’est pas nouveau et montre la difficulté de l’Union africaine à mener des opérations de maintien de la paix, souvent très coûteuses. L’UA ne maîtrise pas la prévisibilité du financement, la planification, ne dispose pas de base et de moyens logistiques lui permettant d’être le véritable maître d’oeuvre des opérations pendant toute la durée qu’elles requièrent pour ramener la stabilité du pays dans lequel elles sont organisées. Une mission onusienne a ainsi pris le relais de la mission de l’Union africaine au Burundi (MUAB) et une mission hybride co-organisée avec l’ONU (la Mission des Nations nies, Union africaine au Darfour, MINUAD) a succédé à la Mission de l’Union Africaine au Soudan (MUAS).

Ces opérations constituent néanmoins de grandes avancées pour l’UA, d’autant qu’elle a organisé sans relais des Nations Unies, une mission d’assistance électorale aux Comores et qu’elle mène, depuis 2007, une grande opération en Somalie avec un effectif de plus de 17 000 personnes dans le cadre de l’AMISOM. N’ayant pas les moyens d’organiser des opérations de maintien de la paix très coûteuses, elle doit accorder plus d’intérêt à la prévention, qui est à sa portée.

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Comment 1

  • Serge8 novembre 2013 at 23 h 26 min

    La principale preocupation de l’Union africaine (???) devrait etre la mise sur pied d’une veritable politique d’integration des peuples d’Afrique, sinon sa denomination serait purement usurpatoire, auquel cas elle ferait mieux de s’appeller « désUNION Africaine ».

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