Pascal Kambale est directeur adjoint, Afrimap, de l’OSIWA (Open Society Initiative for West Africa) à Dakar, au Sénégal. Juriste congolais, spécialiste en droit international, humanitaire et constitutionnel, il est également militant des droits de l’homme.
Dans cet entretien, avec l’institut de recherche et d’enseignement sur la paix, Thinking Africa, Pascal Kambale revient sur les enjeux des droits humains, de la justice et du développement en Afrique.
Quelques verbatims extraits de l’interview:
– Sur l’Etat en Afrique
En Afrique, plus qu’ailleurs, on a besoin des Etats. C’est le paradoxe du continent. L’Afrique a des Etats et des gouvernements très fragiles par rapport aux institutions financières internationales, par rapport aux anciennes puissances coloniales, par rapport aux think-tanks internationaux. Mais en même temps, il n’y a aucune région du monde où l’Etat est le plus désiré qu’en Afrique, et donc il faut faire avec.
– Sur la CPI
Une institution comme la Cour Pénale Internationale, en laquelle un certain nombre d’organisations et de militants, y compris moi-même, avait placé énormément d’espoir, il y a une dizaine d’années, n’a pas été à la hauteur de nos espoirs. Et cela a changé beaucoup de choses. Il y a maintenant un mouvement, en Afrique, vers plus de solutions internes et nationales mais également régionales.
– Sur le recours à la CPI
Chaque fois qu’il y a eu une crise dans un pays africain, la CPI, malgré ses déficiences, malgré ses limites, malgré la déception qu’elle suscite depuis quelques années, est tout le temps appelée au secours. Et donc, ce n’est pas tant envers la CPI, en tant que telle, que les victimes se tournent mais c’est envers une certaine idée de justice.
– Sur la justice
Il faut distinguer 3 choses. Il y a l’idée de justice qui est universelle. Il y a ensuite des institutions destinées à incarner cette idée de justice. Enfin, il y a la justice comme étant un compromis politique au sein de la société, compromis nécessaire pour faire triompher l’idée de justice.
