Originaire de la République Arabe d’Egypte, Jihan El Tahri est une cinéaste, réalisatrice et productrice de films documentaires.
Elle a réalisé de nombreux documentaires traitant des dynamiques politiques et des enjeux sécuritaires en Afrique dont « L’Afrique en morceaux » (2000), The Price of Aid/Les maux de la faim (2003), The House of Saud (2004), Cuba! Africa! Revolution! (2007), Behind the Rainbow (2009), Egypt’s Modern Pharaohs (2015).
Dans cet entretien, elle revient sur les thématiques qui font l’objet de ses documentaires, à savoir la destabilisation progressive de la région des Grands Lacs et les enjeux sécuritaires à l’Est du Congo, les dynamiques politiques en Egypte depuis 1950 ainsi que la question du panafricanisme.
*Sur le dilemme de la culture en Afrique
« Nous sommes pris dans un vrai dilemme. On ne peut pas avancer dans le domaine culturel en Afrique, sans le soutien de nos pays. Tant que nos Etats ne s’engageront dans des véritables politiques culturelles, ne financeront pas nos œuvres, ou ne décideront que la culture fait partie de notre développement, on ne va pas avancer. Et nous serons toujours les mendiants chez l’Occident pour faire en filmant en voulant trouver la petite brèche qui nous laisse parler. »
*Sur l’Afrique en morceaux
« Il faut savoir que le Congo est vital. Comme avait dit Frantz Fanon, L’Afrique à la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve au Congo. Tant que le Congo reste dans l’instabilité c’est quasiment impossible que le reste de la région des Grands Lacs se stabilise. Cependant, les intérêts de maintenir le Congo en instabilité viennent de partout. Pour moi le Congo est une grande tragédie mondiale.”