Mécanisme africain d’évaluation par les pairs : Quelle efficacité ? | Losseni Cissé

Losseni Cisse est juriste de formation, diplômé (magistrat) de l’école nationale d’administration et de magistrature au Burkina Faso et doctorant en Sciences Politique.

Losseni Cissé a fait partie de l’équipe du Mécanisme africain d’évaluation par les paires (MAEP), après avoir été procureur au Tribunal de Ouagadougou. Il est également l’auteur de « Le maep: mécanisme africain d évaluation par les pairs » (2012, éditions Univ Européenne).

Quelques verbatims extraits de l’entretien.

Sur le mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP)

La trempe qui sous-tend le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, créé en mars 2003, c’est de donner l’Afrique aux Africains, c’est de permettre à l’élite africaine de faire l’évaluation de son système de gouvernance à travers 4 thématiques (gouvernance démocratique, gouvernance économique, gouvernance des entreprises, développement socio-économique). C’est donc un système d’évaluation, par les africains pour les africains.

Sur les critères pour l’évaluation

L’évaluation se fait en deux étapes. D’abord, le pays s’évalue lui-même. Ensuite, le secrétariat de la MAEP vient confronter votre évaluation à une évaluation, par les experts du MAEP, faites dans tous les secteurs (sauf peut-être, les questions stratégiques et militaires), sur la base des 4 thématiques (gouvernance démocratique, gouvernance économique, gouvernance des entreprises, développement socio-économique). Le rapport d’évaluation est transmis au gouvernement, qui ne peut pas faire d’amendement, dehors des aspects factuels.

Sur pouvoir coercitif du MAEP

Le MAEP ne lie pas les pays évalués. Il n’y a pas de mécanisme de coercition, en dehors de la diffusion du rapport à posteriori. La philosophie du MAEP est d’amener à l’amélioration du système de gouvernance, par une sorte de pression diplomatique ou douce afin d’éviter le braquage des décideurs.