Kane Limam, alias Monza est un rappeur mauritanien, créateur du festival Assalamalekoum.
Son nom de scène MONZA veut dire musique originale native de la zone authentique. Et cette zone authentique c’est l’Afrique.
Dans cette interview accordée à ThinkingAfrica en novembre 2015, il revient sur son art et sur les conditions des jeunes mauritaniens vis à vis de la situation socio-politique et économique du Pays. Les voix du mouvement hip-hop s’élèvent contre le silence musical et la lenteur d’un processus démocratique qui peine à se mettre en place.
Quelques verbatims extraits de l’entretien.Sur le festival Assalamalekoum
Je l’ai créé en 2008, à partir d’un constat. En tant qu’artistes, nous n’avions pas de plateforme d’expression et le rap mauritanien dont je suis issue était à un moment d’implosion (à cause des frustrations, injustice et marginalisation des jeunes)
A la suite du succès de mon premier album en 2004, j’ai obtenu une bourse pour une résidence d’artiste en France pour un travail supplémentaire en vue d’un nouvel album. J’ai utilisé, cette somme que je considérais importante pour créer ce festival, la première scène pour le HipHop mauritanien. Aujourd’hui, le festival en est à sa 9ème édition.
A la suite du succès de mon premier album en 2004, j’ai obtenu une bourse pour une résidence d’artiste en France pour un travail supplémentaire en vue d’un nouvel album. J’ai utilisé, cette somme que je considérais importante pour créer ce festival, la première scène pour le HipHop mauritanien. Aujourd’hui, le festival en est à sa 9ème édition.
Sur la coopération internationale
A l’Europe, aux occidentaux, je dis : Je ne veux pas l’argent, mais je veux l’expertise pour moi-même faire l’argent. Sur ce principe, nous formons des jeunes. Depuis la première édition, nous avons formé 450 jeunes, créé un cadre d’accompagnement des artistes et obtenu 5 lauréats.
Sur la question identitaire en Mauritanie
La Mauritanie est un pays qui doit évoluer dans sa diversité. C’est là que résident sa force et la richesse de sa culture. La Mauritanie, c’est plusieurs communautés qui doivent apprendre à vivre ensemble. Le défi aujourd’hui, c’est d’accepter que nous sommes cet ensemble là. Nous devons nous accepter, en tant que mauritaniens. Avant de parler d’unité nationale, on doit d’abord accepter l’identité nationale. Et l’identité mauritanienne est plurielle.
Sur la déclaration universelle des droits de l’homme
Je crois plus à la charte du Mande qu’à la déclaration universelle des droits de l’homme. Parce que le Mande est en conformité et en accord avec nos propres traditions.