Curateur, écrivain, critique d’art, Simon Njami est un agitateur d’idée qui souhaite réenchanter le monde à partir du continent africain.
Il a cofondé la Revue Noire, magazine consacré à l’art africain contemporain et extra-occidental, et fut professeur invité à l’Université de Californie à San Diego (UCSD).
Directeur artistique de la 12ème édition de Dak’art, la Biennale de Dakar, qui s’est tenue du 3 mai au 2 juin 2016, c’est dans ce cadre que Thinking Africa l’a rencontré.
Quelques verbatims extraits de l’entretien.Sur la nécessité de se penser
Il faut donner aux gens les moyens de se penser, de leur donner les moyens d’avoir des outils, et de leur donner les moyens de fabriquer des outils qui sont endogènes et qui leur permettent de ne pas être des suiveurs mais des acteurs de leurs propres desseins.
Sur la fuite des cerveaux en Afrique
On parle souvent de la fuite des cerveaux. Le continent africain a ce privilège, il en a beaucoup, à être celui qui organise lui-même la fuite de ses propres cerveaux…
Sur le réenchantement
Le réenchantement, c’est redonner du sens, redonner de la magie. Réenchanter le monde, c’est réenchanter les humains, c’est dire aux gens qu’ils peuvent. Le réenchantement, c’est lutter contre le pessimisme et la fatalité… C’est relever la tête et agir…
Sur l’avantage de l’Afrique
L’un des avantages de ce continent, c’est d’avoir des Etats fainéants. Et donc ce continent a inventé des collectifs et des solutions que l’Europe enviera bientôt. Parce que les coupes budgétaires en matière de culture, l’Europe commence à les ressentir.