Coopération Pays émergents & Cameroun et construction de l’identité corporative…

Par Perrin Banzeu

RÉSUMÉ:
Structuré autour de l’axe « idéalisme/holisme », cet article montre comment les coopérations entre le Cameroun et les pays émergents, depuis le début des années 2000, concourent à la construction de son identité corporative et de ses intérêts.

CONTEXTE:
L’entrée en jeu des pays émergents dans l’arène diplomatique africaine apporte des éléments nouveaux qui permettent d’élargir les perspectives d’analyses de la coopération Sud/Sud qui ont jusqu’ici été explorées. De simples spectateurs passifs d’une réalité internationale qui les surpassait, les pays émergents sont devenus des acteurs pensants et agissants, capables de provoquer la recomposition du système de coopération internationale actuel. La coopération Sud/Sud matérialisée dans notre travail par les relations d’échanges entre les pays émergents et le Cameroun, s’inscrit dans cette logique. Mettant en avant un discours dépourvu d’injonctions, de menaces et de sanctions, elle se situe aux antipodes de la coopération franco-camerounaise – ultime instrument de maintien de l’influence française au Cameroun – et des prescriptions du Fonds Monétaire International 1 qui, coproduisent l’« extraversion étatique » 2 de cet ancien territoire sous tutelle de l’ONU.


PROBLÉMATIQUE:
Comment les coopérations entre les pays émergents et le Cameroun construisent-elles l’identité corporative et les intérêts du Cameroun ?


IDEES MAJEURES :
– les coopérations pays émergents / Cameroun remplissent au moins deux fonctions nécessaires : elles construisent l’identité corporative du Cameroun qui est de nature intersubjective dans la mesure où elle est partagée par les acteurs(les pays émergents en l’occurrence) avec qui il interagit.
– De cette identité dépendent un ensemble d’intérêts qui permettent de comprendre ce qui fait courir le Cameroun sur la scène internationale : quête de l’autonomie et recherche du bien-être économique.
– Toutefois, la poursuite de ces intérêts risque d’être mal orientée si les autorités dirigeantes camerounaises ne mesurent pas pleinement l’importance de multiplicateur de puissance économique dans le processus d’acquisition de l’autonomie stratégique d’un pays.

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