Golfe de Guinée: Inflation criminelle et stratégies institutionnelles

Par Alphonse Zozime Tamekamta | Ecrivain & Chercheur-associé au GRIP

Introduction
Le golfe de Guinée, zone intermédiaire entre l’hémisphère Nord et l’hémisphère Sud, est en quelque sorte le gisement considérable convoité par toutes les puissances sur la route maritime internationale (Europe, Amérique, Afrique et Asie). Soumis à de multiples usages (route de la soie et de la pacotille, zone de prélèvement des taxes et d’accumulation des richesses halieutiques et énergétiques, etc.) pendant plusieurs décades, cet espace a fait l’objet d’une pré-privatisation par les « seigneurs de l’eau» ; c’est-à-dire les criminels de l’eau. La convergence des intérêts géopolitiques, géostratégiques et géoéconomiques que revêt cette zone, à la confluence des Afriques centrale et occidentale, paraît avoir été mal prise en compte dans l’élaboration des politiques sécuritaires des États riverains.

Ceux-ci, assimilés aux thalassocraties grecques (c’est-à-dire des empires imparfaits), sont des lieux de sédimentation du « mauvais» génie humain, faisant du golfe de Guinée l’une des plus dangereuses zones maritimes au monde (avec le golfe d’Aden et le Sud-est asiatique), selon le Bureau maritime international (BMI). Au fur et à mesure que les nouveaux gisements de pétrole étaient découverts, l’intérêt des pays grands consommateurs des produits pétroliers s’accroissait, autant que les officines de piraterie. La côte d’alerte, franchie au début des années 2010, et les multiples interpellations de la communauté internationale ont ainsi motivé la tenue du premier sommet conjoint des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, de la CEEAC et de la CGG sur ce sujet.

À l’heure où les regards sont tournés vers d’autres défis (notamment la lutte contre Boko Haram), où l’accalmie des pirates et l’élection de Muhammadu Buhari au Nigeria (épicentre de la piraterie dans le golfe de Guinée) laissent présager une remise en scène du delta du Niger et la recrudescence des actes de vol en mer, cette réflexion se propose de questionner les maniements licites (politiques, juridiques, sécuritaires etc.) et illicites dont fait l’objet le golfe de Guinée. Aussi, se propose-t-elle d’analyser la pertinence des conventions en vigueur et la portée des initiatives prises au sommet de Yaoundé en juin 2013.

 

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