Clivage linguistique et scrutin présidentiel au Congo-Kinshasa : Une analyse comparative des 3 derniers cycles électoraux

Par Touré Maliaka Sefu

RÉSUMÉ:
Cette note d’analyse politique examine le poids et/ ou la charge du clivage linguistique MUSWAHILI-MUNGALA soumis à la géopolitique d’un peuple pourtant uni de la république démocratique Congo sur l’élection du Président de la République. Elle essaie en outre de vérifier la conception de ce clivage comme un véritable enjeu politique à l’aune de l’élection du Président de la République, en tentant de s’asseoir sur une analyse comparative de dernières consultations électorales organisées par le gouvernement congolais et les structures électorales après la proclamation de la troisième république par la constitution de 2006.

CONTEXTE:
Cette note d’analyse s’insère dans un contexte géopolitique tendu, marqué par des retournements de l’électorat à des considérations ethno-tribales et/ou linguistiques dans le cadre d’un vote et surtout celui présidentiel. Ainsi, la représentation ordinaire des élections congolaises continue de charrier les mêmes préjugés avec des arômes xénophobes au regard de ces trois dernières consultations électorales de la troisième république. Elles sont par conséquent ethnicisées et redoublées de parfum linguistique quand elles doivent favoriser naturellement un renouvellement des élites.

PROBLEMATIQUES:
– Le clivage linguistique constitue-t-il un véritable enjeu de l’élection du Président de la République ?

– La légitimité comprise comme la reconnaissance, par celui sur qui s’exerce le pouvoir, du bien-fondé de celui qui l’exerce, quels peuvent être les impacts du clivage sur la légitimation de l’Institution « Président de la République » ?

IDEES MAJEURES :
– Le recours à des considérations linguistiques par un Président de la République se plonge dans l’incapacité d’assumer ses fonctions et remet ainsi en cause le contrat social qui le fonde. Dès lors, les missions de l’État sont exécutées en déséquilibre géopolitique criant, ce qui laisse libre voie aux antivaleurs conduisant à l’effondrement de l’État.

– La représentation des leaders acceptés et ayant la confiance de l’électorat dans les structures de l’État accroîtrait la représentativité (géopolitique) et la légitimité de celles-ci, et empêcherait aux leaders politiques de mener leur combat au nom de l’ethnie, de la langue, etc. De cette façon, le leadership politique serait séparé du leadership ethnique/linguistique pour atténuer les tensions et les conflits au sein de l’État.

Laisser un commentaire