Pour une sociolinguistique politique de la triglossie aux Comores de 1976 à aujourd’hui

Par Houfrane Ahamed

RESUME :
Le plurilinguisme aux Comores constitue une richesse patrimoniale indéniable et en même temps la situation de triglossie mérite d’être interrogée. Le français est langue officielle, l’arabe jouit du prestige lié à l’islam et le comorien est utilisé surtout à l’oral pour tous les autres actes de la vie quotidienne. A l’école, la langue d’enseignement est le français alors que ce n’est pas la langue première des comoriens. Aux premières heures de la nation indépendante néanmoins, une politique dite révolutionnaire et anticoloniale a utilisé le comorien et l’a pleinement introduit à l’école. Le comorien y est devenu, en quelque sorte, le versant linguistique d’une comorianisation de la société, le peuple devant, selon le chef de l’État comorien Ali Soilihi, se réapproprier son identité et son pays. Mais cette période n’a duré que deux ans et depuis, les politiques linguistiques et éducatives semblent souffrir d’une forme d’inertie. Cet article se propose d’interroger la dimension postcoloniale de la question des langues et de leurs statuts dans la société comorienne. Pour cela, nous présenterons tout d’abord le rôle particulier de la langue durant la révolution comorienne. Nous analyserons ensuite les politiques linguistiques mises en place jusqu’à nos jours. Nous mobiliserons enfin différents concepts des théories postcoloniales afin d’identifier les enjeux d’une décolonisation linguistique.


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