Centrafrique: Pourquoi est-on arrivé là et quelle paix au-delà de Djotodjia et de la MISCA?

Par Alphonse ZozimeTamekamta | Ecrivain & Chercheur-associé au GRIP

Introduction
La Centrafrique mobilise depuis quelques années l’attention internationale.Des faits, plus ou moins explosifs, dont certains datent de la période de transfert de la souveraineté, entretiennent des incompréhensions et des tensions. L’État, quant à lui, mal articulé avant et après l’ouverture démocratique de 1990, peine à se déployer convenablement. En décembre 2012, le régime de François Bozizé, fantôme et bâti sur un socle étatique mousseux depuis le 15 mars 2003, acculé par une curieuse coalition rebelle, s’est effrité le 24 mars 2013. Depuis lors, au mépris des restrictions et des sanctions diverses, le nouvel homme fort ne parvient pas à stopper la tragédie du peuple entier. En conséquence, dix mois après le dernier coup d’État, les nouvelles autorités de Bangui, n’ont pu contenir la folie meurtrière des bandes armées.L’intervention de l’ONU et de la France ne parvient point à stabiliser ce pays. Cette note se propose de questionner la trajectoire sociopolitique de la RCA, d’analyser la viabilité de l’opération militaire franco-africaine en cours et de dégager l’impact de la démission de Djotodjia dans la recherche de la paix.

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Conclusion:
La RCA, État failli en treillis, construite sur les ruines de l’Oubangui Chari depuis 1960, semble au bord d’une catastrophe, dix mois après le coup d’État de Michel Djotodjia. En effet, le 24 mars 2013, faute d’une intervention militaire française et d’une mobilisation militaire africaine décisive, les rebelles de la Séléka se sont appropriés la RCA, inventant au passage un pouvoir félon, caractérisé par les exactions multiples. La complexité de la situation ayant réduit l’efficacité de la FOMAC, la Résolution 2127 du Conseil de sécurité de l’ONU demeure une opportunité que la France et les institutions africaines (CEEAC et UA) tentent de saisirpour rétablir l’ordre en RCA. Toutefois, au-delà de la démission de Michel Djotodjia et Nicolas Tiangaye, les différents acteurs étatiques et politiques (internes) impliqués dans les opérations en cours (MISCA) gagneraient à réviser le dispositif juridique de la transition, élaborer un nouveau calendrier des opérations et mieux coordonner les actions pour éviter la fracture communautaire (entre musulmans et chrétiens). Bien plus, l’efficacité de l’option militaire en cours ou envisagée est tributaire de l’option politique qui devrait être envisagée dès la fin du désarmement des combattants ou simultanément.

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